18/07/2025

Cisco

Cisco Modeling Labs : comment créer son premier laboratoire ?

I. Présentation

Dans ce tutoriel, nous allons apprendre à créer notre premier laboratoire au sein de Cisco Modeling Labs (CML). Il contiendra plusieurs équipements : ordinateur, switch et routeur.

Pour commencer, nous devons nous connecter à l’interface de CML à l’adresse suivante : https://<adresse-IP-CML> (ou nom d'hôte).

Si besoin, vous pouvez suivre notre premier tutoriel sur l’installation de CML. Voici le lien :

II. Notre laboratoire CML

Dans ce premier laboratoire, nous allons utiliser les éléments suivants :

  • L’image Alpine pour nos deux ordinateurs
  • L’image IOL-L2 pour notre switch
  • L’image IOL pour notre routeur
  • Un connecteur externe pour avoir un accès à notre réseau externe et Internet.

A. Création du laboratoire

Pour commencer, il nous faut à présent cliquer sur le bouton ADD, ce qui va créer un nouvel espace dans lequel nous allons pouvoir ajouter nos nœuds.

Une fois que nous avons créé notre environnement, nous pouvons observer le nom du laboratoire qui est créé automatiquement avec l’heure de la machine virtuelle CML.

1. Ici, nous observons le nom du laboratoire : LAB AT THU 17:54 PM

2. La barre des outils qui va nous permettre :

  • D’ajouter des annotations,
  • D’ajouter du texte,
  • De modifier les paramètres du laboratoire, de masquer ou d’afficher certains objets.

3. Dans cette troisième partie, nous avons quatre sous-menus :

LAB : dans ce menu, nous allons pouvoir décider du comportement du laboratoire

  1. Démarrer l’ensemble du laboratoire
  2. Arrêter l’ensemble du laboratoire
  3. Télécharger la définition du laboratoire
  4. Effacer la configuration des équipements du laboratoire

Dans le sous-menu NODES, nous allons avoir une information précise des nœuds :

  1. Dans la première partie, nous pouvons démarrer, arrêter le nœud, sélectionner ou extraire la configuration d’un équipement, voire le supprimer si vous le souhaitez.
  2. Dans la deuxième partie, nous avons les statistiques de chaque équipement sur leur consommation en ressources Disque, CPU et RAM.

PANES : dans ce menu, nous le verrons plus tard, nous aurons accès aux interfaces de ligne de commande (CLI) des équipements et même des interfaces graphiques des serveurs.

GUIDES : dans ce menu, nous verrons les instructions liées au laboratoire, avec une vue en aperçu et une vue éditeur pour écrire ou modifier en Markdown les instructions.

B. Modification et ajout des équipements

Cliquez sur le nom du LAB, puis ajoutez un nom au laboratoire ainsi qu’une description.

  • Nom du Laboratoire : IT-Connect Lab1
  • Description du laboratoire : Mon premier laboratoire avec CML avec 2 PC, un switch et un routeur avec un connecteur externe.

Pour valider les informations, vous devez cliquer sur les deux coches pour valider les modifications.

Pour ajouter les équipements, vous devez cliquer sur l’icône suivante :

Puis, vous devez glisser les équipements dans la feuille de travail, pour avoir ce design.

Maintenant, nous allons juste modifier le nom des équipements. Pour cela, vous devez cliquer sur un équipement et un panneau latéral apparaît. Vous pouvez alors modifier les paramètres de l’objet sélectionné.

Dans le cadre de ce laboratoire, définissez les noms suivants :

  • PC01
  • PC02
  • SW1
  • RTR
  • INTERNET

C. Relier les équipements

Maintenant que nous avons nos équipements, nous allons devoir les relier entre eux. Pour cela, nous devons faire un clic droit sur un équipement et sélectionner l’option Add Link, puis sélectionner le second équipement, puis sélectionner CREATE LINK. Un lien sera alors créé entre les deux équipements.

Créez les différents liens nécessaires. Une fois ces opérations effectuées, vous devriez avoir le schéma suivant :

D. Démarrage du laboratoire

Comment lancer les équipements du laboratoire ? Rien de plus simple, nous devons aller dans le menu LAB et cliquer sur START LAB. Le démarrage est ordonnancé, tous les équipements sont des machines virtuelles KVM. Les icônes représentent leur état :

Ici, nous avons les états suivants :

  • Les deux PC sont en attente de démarrage,
  • Le switch et le routeur sont en démarrage,
  • Le connecteur externe lui est opérationnel.

Si nous cliquons sur NODES, nous avons les informations complètes du laboratoire.

III. Modification et personnalisation

Pour effectuer la personnalisation de nos équipements, nous pouvons leur injecter des paramètres réseaux, autant à nos PC qu'à nos switchs et nos routeurs. Mais, pour cela, il faut que nos équipements n’aient jamais démarré. Oups !! Les nôtres ont déjà démarré ! Nous devons effectuer un nettoyage du laboratoire.

A. Nettoyage complet du laboratoire

Il nous faut faire un WIPE LAB (nettoyage complet du laboratoire) pour confirmer cette opération. Vous devez cliquer sur OK.

Ajoutons les informations de configuration suivantes pour nos deux PC :

  • PC01
    • Identifiant : Itconnect1
    • Mot de passe : itconnect1
    • Adresse IPv4 : 192.168.10.1 /24
    • Adresse de passerelle : 192.168.10.254
  • PC02
    • Identifiant : Itconnect1
    • Mot de passe : itconnect1
    • Adresse IPv4 : 192.168.10.2 /24
    • Adresse de passerelle : 192.168.10.254
  • RTR
    • Adresse IPv4 interne : 192.168.10.255 /24
    • Adresse IPv4 externe : configuration en DHCP

B. Injecter de la configuration

Pour injecter la configuration, procédez de la même manière que pour personnaliser le nom de l’équipement, mais cliquez sur l’onglet CONFIG, collez le script et cliquez sur SAVE. Il s’agit d’un code fonctionnel pour Linux Alpine.

  • Voici le code à injecter pour le PC01 :
# Script Shell de démarrage
hostname PC01

# Configuration du script
USERNAME=itconnect1
PASSWORD=itconnect1

ip address add 192.168.10.1/24 dev eth0
ip link set dev eth0 up
ip route add 192.168.10.0/24 dev eth0
ip route add default via 192.168.10.254

IV. Réalisation d'un TP pour s'exercer

Maintenant que vous avez compris comment injecter de la configuration au sein des équipements, nous allons essayer d’effectuer un exercice complet. Mais, commençons simplement.

A. Analyse du schéma

Nous observons plusieurs choses sur ce schéma.

  • VLAN : deux VLAN (Virtual Local Area Network), à savoir VLAN 20 et VLAN 10. Pour rappel, un VLAN est un réseau local virtuel qui permet de segmenter un réseau physique en plusieurs sous-réseaux logiques. Il permet aux administrateurs de regrouper des équipements en fonction de leurs besoins, indépendamment de leur emplacement physique.
  • Un lien en 802.1q : Le 802.1q est un standard IEEE qui permet l'encapsulation des trames Ethernet pour gérer les VLANs sur un réseau, ainsi, nous aurons la possibilité de faire passer sur le même câble plusieurs VLAN communément appelé dans le langage Cisco un TRUNK.

Attention un TRUNK chez CISCO n’a pas du tout la même signification lorsque l’on utilise des switchs NETGEAR ou HP. Il faut avoir à l’esprit qu’un lien 802.1q doit tagguer les VLAN qu’ils souhaitent transporter.

  • VLAN 10 : 192.168.10.0/24
  • VLAN 20 : 192.168.20.0/24

Nous allons prendre comme règle que la passerelle aura la dernière adresse IPv4 utilisable du réseau.

  • Le routeur RTR doit être capable de pinguer l’adresse 1.1.1.1
  • Les ordinateurs doivent communiquer avec leur passerelle sur leurs deux interfaces

B. Un peu de travail…

Essayez de rédiger les différentes lignes de configuration pour chacun des équipements, à savoir PC1, PC2, SW1 et RTR, présents sur le schéma, sous la même forme que nous avons vu précédemment. Vous devriez être en mesure d’avoir les résultats suivants sur PC1 par exemple.

Note : l’adresse pseudo-publique du NAT est 192.168.255.204, elle varie en fonction de votre configuration, l’interface est en DHCP.

Les fichiers sont disponibles dans le dépôt sur le GitHub.

C. Comparaison entre Cisco Modeling Labs et Packet Tracer

Avec Cisco Modeling Labs, qui repose sur de véritables images IOS de Cisco, l’environnement de simulation est presque identique à celui que l’on retrouve en entreprise. Cela nous permet d’accéder à toutes les commandes IOS classiques, y compris la possibilité de choisir le type d’encapsulation du trunk, pour le fonctionnement du 802.1q.

Exemple de configuration dans CML :

interface Ethernet0/2
switchport trunk encapsulation dot1q
switchport trunk allowed vlan 10,20
switchport mode trunk

Ici, la ligne switchport trunk encapsulation dot1q précise que nous voulons utiliser le standard IEEE 802.1q pour le marquage des trames VLAN sur le lien trunk.

En revanche, dans Packet Tracer, l’environnement est plus restreint, car les images IOS utilisées sont simplifiées. Cela signifie que certaines commandes, existantes sur du matériel réel, ne sont pas disponibles dans l’interface de configuration. C’est le cas pour l’encapsulation 802.1q, qui n’est pas explicitement configurable.

Exemple dans Packet Tracer :

Switch(config)#interface FastEthernet0/2
Switch(config-if)#switchport mode access
Switch(config-if)#switchport mode trunk

Dans notre cas, Packet Tracer suppose automatiquement que l’encapsulation utilisée est dot1q, mais ne nous permet pas de la spécifier.

V. Conclusion

Ce laboratoire avec Cisco Modeling Labs nous permet de créer les bases d’un environnement réseau. Avec la création, la configuration et l’interconnexion des différents équipements, vous avez découvert comment manipuler une topologie virtuelle proche de la réalité.

Nous avons mis en place deux postes clients, un switch, un routeur, ainsi qu’un connecteur externe pour accéder à Internet. Ces équipements ont été configurés pour former une topologie cohérente.

Grâce à l’utilisation des images officielles et à une interface complète, CML permet un large choix dans la conception de scénarios réseau.

Vous pouvez maintenant créer vos propres topologies, pousser plus loin les scénarios, et continuer à explorer les possibilités offertes par CML.

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Jérôme BEZET-TORRES Consultant Formateur - Système et Réseau
Passionné par l’automatisation, la virtualisation et le déploiement des postes de travail, Jérôme BEZET-TORRES est Consultant Formateur sur les technologies Système et Réseau et professeur d’informatique dans l’Académie de Lyon en BTS SIO option Infrastructure, Systèmes et Réseaux. Il intervient également sur le cycle Ingénieur dans la formation ICS (Ingénieur en Informatique et Cybersécurité). Reconnu MCT (Microsoft Certified Trainer) depuis 10 ans, MVP (Most Valuable Professional) dans la catégorie Cloud and Datacenter Management (depuis 3 ans) et VMware vExpert depuis 4 ans, il fait partie de la communauté française PowerShell (French PowerShell User Group) et est organisateur de la communauté Workplace Ninja France. Il est également auteur pour les Editions ENI.
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2 commentaires sur “Cisco Modeling Labs : comment créer son premier laboratoire ?

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