Les Macs sont-ils vraiment plus protégés contre les virus que Windows ?
Depuis des années, une idée largement répandue veut que les Mac d'Apple soient bien plus sûrs que les PC sous Windows. Mais cette idée reçue est-elle toujours vraie en 2025 ?
Sommaire
I. L’architecture de macOS et Windows
Pour rentrer dans le vif du sujet, commençons par évoquer l'architecture de ces deux systèmes d'exploitation.
D'un côté, nous avons macOS, le système développé par Apple qui présente la particularité de s'appuyer sur une base Unix. Plus précisément, le noyau XNU (dont le nom signifie "X is Not Unix") fait partie du système d’exploitation Darwin, utilisé dans macOS et iOS. Il s’agit d’un noyau hybride qui associe le noyau Mach, développé par l’Université Carnegie Mellon, à des composants de FreeBSD. C'est pour cette raison que nous pouvons entendre dire que "macOS est basé sur Linux".
D'un autre côté, nous avons Windows, le système d'exploitation de chez Microsoft, basé sur un noyau propriétaire, que l'on appelle le noyau Windows NT. Ce noyau a évolué au fils des années et des générations de Windows, et Microsoft mène actuellement des travaux pour renforcer sa sécurité notamment en s'appuyant sur le langage Rust.
II. Les fonctionnalités de sécurité
Les systèmes d'exploitation macOS et Windows intègrent des mécanismes de sécurité destinés à protéger les utilisateurs contre les logiciels malveillants.
Sur les machines macOS, l'utilisateur peut compter sur un ensemble de fonctions de sécurité, qui viendront s'ajouter à une solution de sécurité tierce. Ainsi, même si vous pensez avoir le meilleur anti-virus Mac, vous pouvez aussi compter sur des fonctions natives, parmi lesquelles :
- Gatekeeper pour protéger les Mac contre les logiciels malveillants et les applications non autorisées. Il limite l'exécution des applications uniquement aux applications de confiance, en provenance de l'App Store ou d'autres sources identifiées.
- FileVault pour chiffrer le disque du Mac, protégeant ainsi les données contre les accès non autorisés.
- Time Machine pour la sauvegarde et la restauration du système et des données.
- XProtect pour détecter et bloquer les logiciels malveillants connus, sur la base de leur signature.
- Contrôle des accès pour gérer les autorisations des applications afin qu'elles puissent ou ne puissent pas accéder à la caméra, au microphone, ou encore aux fichiers.
- TCC (Transparency, Consent, and Control) pour permettre aux utilisateurs de contrôler quelles applications peuvent accéder à des données sensibles et à des fonctionnalités du système.
Ces fonctionnalités sont intéressantes pour améliorer la sécurité globale de la plateforme Mac, tout comme celles que l'on peut retrouver sur Windows. Nous pouvons notamment citer ces fonctionnalités :
- SmartScreen pour lutter contre les logiciels malveillants et le phishing, que ce soit par l'intermédiaire de Windows ou de Microsoft Edge.
- User Account Control pour contrôler les élévations de privilèges lorsqu'une opération nécessite des privilèges élevés (administrateur).
- Windows Defender qui regroupe un ensemble de modules de protection et de sécurité pour l'ensemble du système Windows. Nous avons notamment la protection en temps réel, l'analyse des fichiers, la protection basée sur le Cloud, le pare-feu pour le filtrage des flux, ou encore le contrôle des applications (basée sur la réputation).
- Windows Hello pour la sécurisation de l'authentification.
- BitLocker pour le chiffrement des données et du disque.
Il est à noter que les entreprises peuvent bénéficier de fonctionnalités de sécurité supplémentaires pour les machines Windows (AppLocker, Windows Defender Application Control, etc.). Certaines d'elles sont notamment exclusives à la version Enterprise du système d'exploitation de Microsoft.
III. La popularité des systèmes influence l'attrait des pirates
Depuis plusieurs décennies, Windows est le système d'exploitation le plus utilisé sur les ordinateurs. Il est largement plus répandu que macOS, ce qui influence également le comportement des pirates : cibler Windows, c'est cibler énormément de monde. Autrement dit, il y a plus de cibles potentielles en ciblant Windows qu'en ciblant macOS. D'après le site StatCounter, en janvier 2025, 71.91% des postes de travail tournent sur Windows, contre 15.02% pour macOS.
Cette nette domination du marché signifie que Windows est une cible plus lucrative. Pendant longtemps, le système de Microsoft a monopolisé l'attention des cybercriminels, laissant en paix les utilisateurs d'autres plateformes.
Cependant, avec l'augmentation des ventes de Mac (la stabilité plait !) et leur adoption croissante en entreprise, les cybercriminels s'y intéressent de plus en plus... Cela est vrai aussi car il y a plus en plus de groupes de cybercriminels actifs, au niveau mondial.
IV. Des menaces de plus en plus nombreuses sur macOS
Ces dernières années, plusieurs menaces ont émergées et s'attaquent désormais à macOS. Nous pouvons lister plusieurs logiciels malveillants, dont nous avons parlés sur IT-Connect dans le cadre de notre veille cybersécurité :
- XLoader, un malware capable de voler des identifiants sur macOS et Windows
- Atomic Stealer, un autre malware voleur d'informations en circulation depuis au moins avril 2023
- RustDoor, une porte dérobée
- MetaStealer, dont la campagne était orientée vers les Mac utilisés en entreprise
A cela s'ajoutent d'autres campagnes plus spécifiques, comme le cryptojacking avec une version malveillante de Final Cut Pro destinée à infecter les Mac pour miner des cryptomonnaies. Tout cela pour dire qu'au même titre que Windows, les Mac sont susceptibles d'être infectés par un logiciel malveillant.
Il est de plus en plus fréquent que des logiciels malveillants soient multi-plateformes, c'est-à-dire à la fois compatible Windows, macOS et même Linux dans certains cas.
V. Les mêmes réflexes à adopter sur Windows et Mac
Que vous soyez utilisateur de Mac ou de Windows, vous devez avoir les mêmes réflexes. A commencer par l'installation des mises à jour et des correctifs de sécurité pour vous protéger contre les dernières vulnérabilités connues. Au même titre que Windows, certaines versions de macOS deviennent obsolètes avec le temps, et peuvent ne plus recevoir de mises à jour. Le meilleur exemple à ce sujet est probablement la fin du support de Windows 10 prévue pour le 14 octobre 2025.
Apple a l'avantage de maîtriser le système d'exploitation et le matériel, de qui simplifie la mise au point des correctifs et limite les effets de bords... Microsoft doit faire face à la diversité des configurations Windows, ce qui complique parfois le déploiement des correctifs via Windows Update.
Windows Defender est incontestablement une solution de protection "antivirus" efficace pour les PC. Sur macOS, un antivirus qui ajoute des fonctionnalités dont le système n'est pas équipé peut apporter une couche de sécurité supplémentaire.
VI. Conclusion : mythe ou réalité ?
Si macOS bénéficie de protections solides et d'une architecture certainement plus sécurisée que celle de Windows, cela ne signifie pas qu'il est invulnérable. Au contraire, il y a de nombreuses menaces capables de cibler les utilisateurs de Mac, au même titre que ceux sur Windows.
Le niveau de protection d'un ordinateur dépend avant tout du comportement de son utilisateur, et c'est aussi vrai sur Mac. La vigilance face aux menaces en ligne, lors de l'ouverture d'e-mails et un suivi régulier des mises à jour permettent d'éliminer une grande partie des risques. Cet article est l'occasion de rappeler que la sécurité informatique ne dépend pas seulement du système d'exploitation, mais aussi de la prudence et des bonnes pratiques de chaque utilisateur.
Article sponsorisé.


Ne faudrait-il pas rajouter que, sur mac, il est nécessaire, tout comme linux, de mettre son mot de passe quand on fait une modification sensible ? Ce qui n’est pas le cas sur windows pour les particuliers (je ne parle pas en entreprise bien sûr) ?
Sur windows, si on est administrateur de son poste, on peut tout faire sans avoir à s’identifier à nouveau, ce qui est, pour moi, un risque assez important.
Bonjour,
Oui effectivement, sous Windows, l’utilisateur créé lors de l’installation est administrateur de la machine. Sur un PC personnel, il est préférable de créer un compte dédié pour l’administration et d’utiliser au quotidien un compte standard, mais faut-il encore avoir les connaissances nécessaires… Bien que ce soit simple, certaines personnes ignorent cet aspect…