16/05/2024

Les différents types d’adresses IPv4

Lorsqu’une adresse est enregistrée (auprès d’un organisme officiel), et directement routable sur Internet, on parle alors d’adresse publique. Se sont généralement des adresses permettant de présenter les sites institutionnels des entreprises ou de certains organismes particuliers. Elles doivent être uniques, et ce, de façon internationale. Elles sont déclarées auprès de l’IANA, qui est, depuis 2005, une division de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), et permet de définir l’usage des différentes plages d’adresses IP, en segmentant l’espace en 256 blocs de taille /8 (d’après la notation CIDR).

Les adresses IP unicast sont donc distribuées par l’IANA au niveau des Registres Internet Régionaux (aussi appelée RIR) et ceux-ci gèrent à la fois les ressources d’adressage IPv4 et IPv6, pour leur région. L’espace d’adressage unicast IPv4 est alors composé de blocs d’adresses /8 (de 1/8 à 223/8). Chacun de ces blocs peut être soit :

- réservé
- assigné à un réseau final
- assigné à un registre Internet régional (ou RIR)

Il est possible d’interroger les bases de données RIR, afin de savoir à qui est assignée telle adresse IP, en utilisant la commande whois, ou directement via les sites web des RIR.

A l’inverse, les autres adresses, sont dites privées et ne sont utilisables que dans un réseau local (voire privé – cas des clusters de calculs, par exemple) et peuvent ne pas être uniques à l’échelon mondial. Par contre, au sein dudit réseau privé elles doivent ne pas avoir de doublon.

Afin de transformer des adresses privées en adresses publiques et d’accéder alors à Internet, à partir d’un poste ou d’un équipement privé, on a recours à la traduction d’adresse réseau. Cette opération est aussi appelée Network Address Translation ou NAT. On consacrera un chapitre entier à ce genre de mécanisme.

Lorsque l’on souhaite mentionner une adresse non spécifiée, on utilisera alors la notation ::128/. Ce genre d’adresse est bien sûr illégal, en tant qu’adresse de destination. Mais, elle peut être utilisée localement, dans une application afin d’adresser n’importe quelle interface réseau.

REMARQUE : en IPv6, on verra apparaître la notion d’adresse locale de site fec0::/10, bien que considérée comme étant obsolète par la RFC3879, qui permet de privilégier l’adressage public en découragent le recours au processus de translation NAT. On a alors recours aux adresses locales uniques fc00::/7, qui facilitent l’interconnexion de réseaux privés, en identifiant un identifiant aléatoire sur 40bits.

La popularité d’Internet a abouti à l’épuisement, en 2011, des blocs d’adresses IPv4 disponibles. Étant donné que cela menaçait le développement du réseau, on alors vu apparaître différentes techniques, parmi lesquelles :

- la migration vers le protocole IPv6
- l’utilisation du protocole NAT, permettant à de nombreux équipements d’un réseau privé de partager une adresse publique.
- L’utilisation des RIR, traduisant des politiques d’affectation d’adresses plus contraignantes tenant compte des besoins réels à court terme.
- (cas plus rare) la récupération des blocs attribués antérieurement et libérés par les entreprises.

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Philippe PIERRE
A exercé de nombreuses années en tant qu'administrateur de base de données et comme administrateur Système Unix/Linux. Il a enseigné les réseaux au CNAM (Paris). Aujourd'hui, employé en tant qu'ingénieur infrastructure, au sein d'un laboratoire pharmaceutique et administrant un cluster de calculs HPC, il connaît parfaitement les environnements GNU/Linux dans le cadre d'une entreprise et des systèmes de haute disponibilité. Il aime partager son expérience.
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